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|  Posté le 12-08-2004 à 22:58:33   
| Nom : Slicer, legend of Gann
Genre : Quete
Public : [G]
1
Gann ouvrit difficilement les yeux. Un vent léger lui caressait le visage. Il se releva doucement. Tout autour de lui s’étendait une grande prairie verte. Le soleil, qui traversait péniblement la masse nuageuse recouvrant le ciel éclairait légèrement le jeune garçon. Il ne pourrait jamais oublier la dernière image qu’il avait vu de son village : une rivière de sang baignant dans les flammes. Gann ne savait pas comment et pourquoi il était arrivé là, mais il était loin de tout ça, il était perdu, et une balafre encore saignante sur le torse le déchirait de douleur. Essayant d’oublier sa blessure, le jeune garçon marcha vers la côte que l’on voyait au loin. Mais très vite, insectes et animaux furent attirés pas l’odeur du sang. Gann les chassa tout au long du chemin, mais la fatigue se mêlant alors à la douleur, il s’évanouit non loin de la côte.
Lorsqu’il se réveilla, Gann était dans une salle sombre, allongé sur un lit. La pièce ne comportait aucune fenêtre et le faible éclairage provenait de bougies rassemblées sur une petite table. Gann se leva. Il remarqua qu’un grand bandage entourait son torse ; sa plaie avait été soignée. Le garçon regarda autour de lui : tout au long de chaque mur étaient installées des étagères comportant toutes sortes de potions. Cherchant du regard une quelconque sortie, il découvrit un vieux rideau servant de porte. Il la franchit, arrivant alors dans une autre salle, plus petite que la précédente. Derrière un grand comptoir, une personne enveloppée dans une couverture brune attendait. Sans même se retourner, elle dit :
« Tu es donc réveillé. Comment vas-tu ? »
Gann resta silencieux. La voix était celle d’une vielle femme. Elle se retourna, laissant apparaître son visage à la faible lueur des bougies.
« Je t’ai trouvé dans un champ en bordure de la ville. Ta blessure était grave. Je t’ai recueilli et soigné. Je t’ai sauvé la vie, tu pourrais au moins en être reconnaissant.
- P… Pardon… balbutia Gann. Je ne savais pas…
- La blessure ne s’est pas rouverte, continua la vieille, tu as eu de la chance. Seule une arme peut faire ce genre de plaie. Qui t’as fait ça ?
- Je… Je n’en sais rien… Je me suis réveillé comme ça…
- Tu ferais bien de te reposer. Ne t’agite pas trop, sinon la blessure pourrait s’ouvrir. La cicatrisation n’est pas très rapide. Je te conseille de rester au village pendant au moins deux mois. Trouve un travail qui ne demande pas trop d’efforts physiques pour gagner de l’argent. Je te logerai pour moins cher qu’à l’auberge.
- Euh… D’accord… Mais… Pourriez-vous me dire où je suis. Je n’ai pas réussi à rejoindre mon village.
- Tu es à Okasa, un village côtier. Comme tu peux le deviner la mer n’est pas loin mais je te déconseille de te baigner car le sel marin te brûlerait le torse.
- Qui êtes vous ? Pourquoi m’aidez-vous ?
- Je suis l’ancienne du village. Les raisons pour lesquelles je t’aide sont les suivantes : tu es blessé et je suis la seule ici qui sache fabriquer des remèdes à base d’herbes. Sans moi tu serais mort. Est-ce suffisant ?
- Oui… répondit Gann, douteux.
- Tu ferais bien d’aller te promener au village. Tu n’as pas grand chose à faire ici. Prends ça au cas ou, mais je pense que tu n'en aura pas besoin, termina-t-elle, tendant une vieille épée rouillée.»
Sans rien dire, Gann attrapa l'arme quitta la vieille maison.
A quelques pas de là, le village, innondé était construit tel un port.
A l'entrée, Gann remarqua qu'une petite foule était regroupée autour d'un grand panneau. Il s'approcha. Quiconque voulait gagner de l'argent devait venir ici : ce panneau servait à recueuillir les differentes annonces et demandes de travail.
Une des affiches attira l'attention de Gann : chasser des monstres qui ont pris pour refuge la mine. Payé 100 Quart par monstre.
Le jeune garçon se rendit à l'adresse indiquée sur le papier. Ici, un homme attendait. Gann le rejoint.
- Vous êtes ici pour le travail? questionna l'homme.
- Oui, répondit le garçon.
- Bien, suivez-moi.
L'homme l'emmena en direction de la mine.
- Nous y sommes. Ramenez les dépouilles des monstres que vous tuez, il ne faut pas laisser ça dedans. Pour chaque monstre, je vous donnerai 100 Quart.
L'homme s'en alla, laissant Gann, déjà partit dans la mine. Il dégaina son épée, et s'enfonça dans les ténèbres.
Message édité le 12-08-2004 à 23:19:14 par sai
Message édité le 13-08-2004 à 00:55:13 par sai
Message édité le 23-08-2004 à 22:51:57 par sai
Message édité le 08-01-2005 à 19:21:52 par sai
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| Posté le 13-08-2004 à 22:54:18
| Gann marcha un moment. Selon l’annonce, la mine était infestée, pourtant, aucun monstre n’était encore apparu. Plongé dans l’obscurité, Gann semblait s’être perdu dans ce dédale infini de galeries. Seul le bruit de ses propres pas, résonnant à travers la grotte, arrivait à perturber le silence. Au loin, un éclairage apparaissait. Gann y dirigea ses pas, persuadé d’être retourné à l’entrée de la mine, mais s’arrêta soudain. Des bruits sourds provenaient de cet endroit, des cris… Mais une seule voix criait, et il connaissait cette voix.
"La vieille ! pensa-t-il." Le garçon courut en direction de la lumière. Il manqua de trébucher plusieurs fois dans sa précipitation, et arriva rapidement. En effet, c’était bien la vieille qu’il avait entendue. A son grand étonnement, elle affrontait une sorte de grand dragon, maniant habilement un long sceptre grâce auquel elle contrôlait la foudre. Le garçon n’eut d’autre réflexe que de courir rejoindra la vieille, qui remarqua sa présence.
- Quoi ?! Le garçon ! NON ! NE VIENS PAS PAR ICI ! VA-T-EN !
- ATTENTION ! hurla Gann, s’arrêtant dans sa course.
Mais il était trop tard. Le dragon, avait profité de l’instant d’inattention de la vieille pour lui planter ses griffes dans le corps. Le regard de la femme se figea ; elle tomba de tout son poids sur le sol. Gann courut la mettre hors de portée du dragon.
- Prends ça… soupira la vieille femme, tendant un vieux morceau de parchemin au garçon. Prends ce parchemin et mouille-le de ton sang.
- Quoi ?... Pourquoi ?!...
- Ne discute pas ! Si tu tiens à la vie, fais ce que je te dis…
Gann s’exécuta. Utilisant l’épée pour se couper au doigt, il renversa quelques gouttes de son sang sur le parchemin.
- Bien, donne le moi maintenant, dit la vieille.
Elle trempa sa main dans sa blessure, recouvrit le parchemin de son propre sang, puis marmonna une formule, avant de redonner le parchemin à Gann.
- Enroule-le sur ta lame, continua-t-elle.
Ce que fit le garçon.
- Bien. Quel est ton nom mon enfant ?
- Gann… répondit celui-ci tremblant.
- Gann, jeune Masako, aujourd’hui, je te lègue mes pouvoirs. Que la force de la foudre t’accompagne dans ton périple.
Gann ne comprenait plus rien. Qu’est-ce que tout cela pouvait bien signifier ? Mais il fut arrêté dans ses pensées : la vieille épée rouillée s’était transformée en belle arme neuve. Une étrange sensation lui parvint. Quelque chose avait parcourut son corps, une nouvelle puissance été entrée en lui.
La vieille le regarda, un sourire au coin des lèvres. Un grondement sonore résonna alors. Le dragon, furieux, criait.
Plus déterminé que jamais, Gann sortit de sa cachette, arme à la main.
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| Posté le 14-08-2004 à 14:11:01
| Le dragon envoya un petit jet de flammes, que Gann esquiva facilement, grâce à une roulade sur le coté. Il se rua vers le dragon, brandissant son épée. Celui-ci le repoussa d’un grand geste de la queue. Gann s’écrasa sur un mur proche. La queue du dragon était encore près de lui, ce qui lui permit de grimper dessus. Il monta sur son dos, et escalada le long de cette peau écailleuse de manière à arriver sur la tête du monstre. Gann leva son épée de manière à la planter mais la bête secoua fortement la tête l’éjecta au loin. Le garçon, par terre, n’eut pas le temps de se relever : la queue de cette grosse créature l’écrasait désormais, puis se releva avant de lui retomber dessus avec violence. Il n’avait pas le temps de se relever entre deux coups, et la douleur devenait insupportable. Sous les chocs répétés, sa cicatrice encore fraîche lui faisait atrocement mal. Par chance pour lui, le sol s’effondra et il atterrit dans une autre galerie. Il ne tarda pas à être rejoint par le dragon. Gann se releva péniblement. "La vieille m’a dit m’avoir légué ses pouvoirs… pensa-t-il. Peut-être que…" Malgré sa douleur, il s’efforça de courir en direction du monstre, qui lui tournait le dos. Il courut le long de sa queue, montant sur son dos et parvint pour la deuxième fois sur sa tête. Le garçon ne perdit pas une seconde pour enfoncer sa lame dans l’épaisse armure écailleuse de la bête. Il concentra sa colère ; la lame brilla, un éclair traversa la créature. Celle ci cria, hurla, si fort que la grotte commençait à s’écrouler. Retirant vite sa lame trempée de sang, Gann parvint à sauter de la tête du dragon et atterrit au sol sur ses pieds. Alors que le monstre s’effondrait avec la grotte, il alla chercher la vieille et parcourut ainsi toute la mine, et rejoint bien vite l’extérieur à son grand soulagement. Sans même chercher à retrouver l’homme de l’annonce, il se précipita chez la vieille et l’allongea sur le lit.
- Dites-moi comment vous soignez et je le ferai.
- C’est trop tard… Depuis tout à l’heure je me vide de mon sang. Mais tu as pu sauver ta peau, c’est le plus important…
- Ne racontez pas n’importe quoi ! Je vais vous sauvez. Mais si vous ne m’aidez pas, je ne pourrais rien faire !
- Ne t’agite pas comme ça mon enfant… et écoute moi…
Gann s’agenouilla près du lit pour écouter les paroles de la vieille.
- Je vais t’avouer une chose… *keuf keuf* Tu es un Masako…
- Un… quoi ?
- Un Masako est quelqu’un né de l’amour d’un dieu et d’une démone… *keuf* Ou bien d’une déesse et d’un démon. Et toi… Tu es l’enfant d’une alliance de ces alliances rares… Moi aussi d’ailleurs. C’est pour cette raison que tu as survécu quand je t’ai trouvé… Quelqu’un de normal serait déjà mort à ta place…
- Quoi ?... s’affola Gann.
- Calme toi… Et écoute moi bien… Les Masakos sont des êtres plus puissants que les humains *keuf keuf*. A leur centième anniversaire, ils se transforment en une créature surpuissante… Un ange… Ou bien un démon… Tout dépend *keuf keuf* de l’éducation et de la manière de penser de la personne. Je défendais le bien… Alors les ténèbres m’ont poursuivies… Et m’ont retrouvée. Et toi aussi… Ils te cherchent aussi… *keuf* Pour te tuer…
- Pourquoi ?!... sanglota Gann. Est-ce… la raison pour laquelle… des monstres ont… attaqué mon… village ?...
La vieille hocha doucement la tête.
- Gann, tu dois fuir… Tu dois vivre… C’est important…*keuf keuf* Des créatures encore plus puissantes que ce dragon viendront… Il n’y a qu’un moyen que tu survives…*keuf* Trouve Slicer…
- Qu… ?
- Slicer est une arme, continua la vieille. Une arme magique surpuissante… Elle est cachée quelque part dans notre monde, mais personne ne sait ou… *keuf keuf* La… magie te guidera…
- Et vous ?
- Moi ? Je vais mourir…
- NON !
- Gann, ma blessure est… *keuf* trop grave… Les griffes du dragon… étaient empoisonnées.
- Quoi ?! NON ! VOUS NE POUVEZ PAS MOURIR ! VOUS ETES COMME MOI ! ALORS… pourquoi ?
- C’est bête… conclu la vieille avec un léger sourire, demain… je devais avoir cent ans…
La vieille se tu. Ses yeux se fermèrent, et Gann, impuissant, voyait se dérouler cette scène de sa vie sans savoir que faire. Il ne pouvait plus rien faire… Il se sentait stupide, inutile… impuissant…
Quelques heures plus tard, après avoir construit une petite tombe pour la vieille, et récupérer ses vêtements, Gann s’apprêtait à partir. Au village, il remarqua une fumée étrange. "Un départ de feu ! pensa-t-il. Mais… le village est inondé, alors comment se pourrait-il que…" A ce même instant, il se souvint des paroles de la vieille : "Ils te cherchent aussi… Pour te tuer…". Il ne savait plus quoi faire. Fuir ? Mais il ne saurait pas si ce sont vraiment les ténèbres qui le poursuivent. Alors que faire ? Son instinct prit le dessus ; Attrapant sa lame, Gann se précipita en direction du village.
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| Posté le 23-08-2004 à 22:50:39
| Tout en courant, il remarqua au sol d’étranges ombres le poursuivant. Il s’arrêta, regarda autour de lui, puis au sol. Les ombres avaient disparues. Effrayés, les villageois fuyaient comme ils le pouvaient le feu, qui se propageait à une allure folle. Mais une chose attira particulièrement l’attention de Gann : le feu se propageait aussi sur l’eau. "De l’eau qui brûle ? pensa-t-il. C’est pas net ça…". Il se rendit compte tout à coup qu’il était encerclé par des monstres. Une quantité impressionnante de créatures longues et noires, montées sur quatre pattes, l’entourait. Gann n’eut pas le temps de faire un mouvement : une de ces bêtes se ruait déjà sur lui. Parant comme il pouvait l’attaque avec son épée, il du se retourner de toute urgence pour éviter un autre monstre. Se baissant alors, il esquiva une autre créature, puis donna un grand coup avec sa Thunder Blade. Etonnement, la créature visée s’évapora en un nuage de fumée ténébreuse. Mais le désavantage était certain, et malgré ses efforts, Gann ne pu éviter de recevoir une bête sur lui. Celle-ci s’accrocha à son visage, griffant le pauvre garçon qui se débattait sans parvenir à grand chose. Il ne lui restait plus qu’une seule solution : la fuite. Mais comment fuir au milieu de ces ombres ? Les morts se comptaient déjà parmi les villageois, la peur était sur tous les visages. Gann en était la cause, et conscient de cela, décida de courir au milieu des ombres, se frayant un chemin grâce à la Thunder Blade. Il aurait voulu utiliser le pouvoir de sa lame pour anéantir tous les monstres, mais, contrôlant mal son arme, ne parvint à générer qu’un peu d’électricité.
Gann était maintenant loin du village, qu’il regardait brûler dans sa course, les larmes aux yeux. Il jura dans son fort intérieur de trouver Slicer et de venger la vieille. Anéantir les ténèbres, tel était devenu son but, et malgré la peur qu’il éprouvait, un certain courage naissait au fond de son cœur.
2
Quelques jours passèrent. Exténué, Gann avait enfin atteint un village, qui ressemblait au précédent. Le souffle court, le garçon y entra. Il avait couru le long des champs inondés ; ses pieds, recouverts de boue, passaient au travers des vieilles chaussures trouées qu’il portait ; à son physique, on aurait cru voir un clochard. Il décida d’aller à l’auberge, se décrassa et se reposa. Payant avec le peu de monnaie qu’il lui restait, il quitta alors les lieux, en meilleure forme qu’à son arrivée.
Gann voulut partir vite, craignant que les ténèbres ne le retrouvent et détruisent ce village comme le précédent. Mais avant tout, il se rendit dans une bibliothèque, pour se documenter sur Slicer.
Le grand bâtiment, remplit de vieux livres, était construit sur plusieurs étages. Il fallut longtemps à Gann pour trouver sa documentation, mais trouva enfin ce qu’il cherchait : un livre sur le thème des recherches comportant une page sur Slicer. Il posa le vieux manuscrit poussiéreux sur une table, s’assit et commença sa lecture :
« Slicer. Une arme magique d’apparence inconnue. Selon les légendes, Slicer procure un pouvoir immense à quiconque arrive à la manier. Néanmoins, les nombreuses recherches n’ont abouties à rien. Certains pensent que ce n’est qu’une légende, d’autres ignorent même son histoire. Mais je suis convaincu que Slicer existe. Pourtant aucun indice ne peut nous aider. Depuis des centaines d’années, les chercheurs et archéologues du monde entiers sont à sa recherche. Nous avons ratissé toutes les surfaces terrestres existantes. Pourtant, même après tout ces efforts, nous ne sommes arrivés à rien. Mais une idée traverse alors mon esprit : nous avons cherché sur terre, partout, mais n’oublions pas que notre monde est inondé. Il est aussi possible que Slicer se trouve sous l’eau. J’ai donc décidé d’entreprendre des recherches sous-marines. Mais avec le peu de moyens dont nous disposons, la tâche est fort difficile. Nous avons cherché aux alentours de chaque ville, mais nos moyens limitaient nos déplacements, et l’eau nous empêchait d’avancer.
Je crois pourtant à une vieille légende : une grande cité inconnue se serait faite engloutir. Une ville perdue dans les flots, que personne n’a encore découvert. C’est une légende qu’une vieille femme m’avait racontée, et j’y crois dur comme fer…
Auteur anonyme. »
Une lueur d’espoir naquit alors au fond du cœur de Gann.
Tournant la page, il remarqua une illustration des créatures l’ayant poursuivies.
« Les Nekos sont des espèces de grands chats magiques. Il en existe deux sortes : les Nekos noirs et les Nekos blancs. Les Nekos noirs sont envoyés par le mal pour repérer et chasser les Masakos du bien. Les Nekos blancs sont les envoyés du bien et qui, de la même manière, repèrent et chassent les Masakos du mal. Les Nekos sont la création des guerres entre les dieux et les démons.
Auteur anonyme. »
Utilisant ses derniers Quart, Gann acheta le livre et quitta le village.
Une pluie fine balayait la pleine déjà inondée. La pluie… Les orages et la pluie signifiaient que la guerre entre les dieux et les démons continuait. Seul le soleil exprimait une trêve, et on ne le voyait pas souvent. Gann s’abrita un instant pour continuer sa lecture. Il décida de lire à chaque pause qu’il ferait.
« Les seuls Nekos connus sont les blancs et les noirs. On raconte que d’autres espèces existeraient, mais personnellement je n’en ai jamais vu. Peu de gens connaissent l’existence des Nekos. C’est mieux ainsi. Les humains on tendance à vouloir détruire tout ce qu’ils ne comprennent pas, et ils ne comprennent pas grand chose… C’est ainsi qu’ils ont grandement participé, sans parfois même le savoir, à la destruction de nombreuses races animales et autres créatures. Etant moi même un elfe, je peux comprendre ce genre de situations. Les humains ont détruits mon peuple, par simple crainte de nos pouvoirs, alors que nous sommes pacifiques. Mais contrairement à nous, les Nekos sont issue des divinités. Ils ont le pouvoir divin en eux… La difficulté est déjà bien différente. S’ils s’y attaquaient, les humains se feraient tous tuer par les Nekos…
Auteur Anonyme. »
"Un elfe ? pensa Gann. Les humains… Me traiteraient-ils de la même manière s’ils apprenaient que je suis un Masako ?"
Le jeune garçon soupira. Une légère pointe de tristesse se mêlait à sa peur ; il ne savait plus que penser. Devait-il avoir peur des humains ? Ou devait-il leur faire confiance ? Après tout, il avait depuis toujours vécu avec eux. Pour le moment, le principal était qu’il continue sa route. Refermant le livre qu’il rangea dans sa veste, il se releva et repris sa route.
La pluie, incessante, arrosait encore et toujours la plaine. Longue fut la marche de Gann avant d’arriver à un point d’eau potable : une source près d’une grotte. Il décida d’y faire une courte pause. Il s’assit sur le sol, sortit le livre mais remarqua que son ombre avait doublé de volume. "Doublé de volume ? pensa-t-il. Mais…" En moins d’une seconde, Gann était debout et courait déjà vers l’extérieur. Mais au dehors, les Nekos noirs avaient déjà encerclés la grotte. Le jeune Masako n’eut d’autre solution que de s’y enfoncer. La peur au ventre, Gann se précipita au fond de la grotte, qui se terminait en cul-de-sac. Se retournant, il comprit qu’il était piégé. Si la fuite était impossible, il ne lui restait qu’à faire face aux Nekos… Il dégaina son épée et se rua sur le Neko le plus proche, espérant se créer un chemin face à ses assaillants. Sous les coups répétés de la Thunder Blade, quelques Nekos disparurent dans l’habituelle fumée noire. Un petit trou se créa. Le jeune garçon voulut en profiter mais il n’eut pas le temps d’y arriver que déjà, d’autres Nekos attaquaient les lieux. Tentant de maîtriser sa peur, le garçon brandit sa lame et chargea. En une vitesse incroyable, il réussit à tuer une grande partie des Nekos, se frayant ainsi un chemin vers l’extérieur. Son angoisse se calma alors un peu, ce qui lui permit d’avoir une meilleure concentration. Gann réussit ainsi, dans une prouesse acrobatique à détruire la trentaine de monstres restante. Un bonheur soudain envahit pleinement son esprit. Il avait réussi, il en était capable, et peut-être même bientôt arriverait-il à dominer la foudre. Il lui avait suffit d’un peu de concentration pour éliminer une petite centaine de Nekos noirs, alors pourquoi pas ? Malgré lui, un sourire s’installa au coin de ses lèvres. Il reprenait sa route, presque heureux.
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| | sai | | Can you just... trust in me ? | | | 37 messages postés |
| Posté le 06-09-2004 à 22:58:42
| Une semaine passa ainsi. Gann s’étant entraîné autant qu’il le pouvait, avait bien progressé. Il s’était amélioré dans le maniement de sa lame et l’invocation de la foudre. Une pluie battante martelait la plaine, inondant chaque jour un peu plus ce vaste monde. Assis sous un grand rocher, Gann ouvrit le livre.
« Selon la légende, le seul moyen d’atteindre le royaume englouti est de traverser les océans. Mais nos moyens ne nous le permettent pas. Et on ne peut nager sur des kilomètres. La seule solution serait de pouvoir respirer sous l’eau… Mais comment pourrait-on trouver un tel pouvoir ? La grotte de cristal serait-elle la solution ? Cet endroit si mystérieux que je contemplait autrefois, ce serait ça ? Mais cet endroit, existe-t-il encore ? Ce lieu qui a bercé mon enfance, a-t-il été détruit avec mon village, lors de l’attaque des humains ? »
"Une grotte de cristal… près d’un village d’elfes… ravagé par les humains… pensa Gann. Alors, je n’ai plus qu’à retrouver cet endroit. Les villages elfiques sont rares, plus rares encore sont ceux ravagés par les humains… Je devrais pouvoir le trouver facilement, et là, je mettrai la main sur ce pouvoir, ensuite… Je trouverais Slicer !"
Gann se renseigna dans de nombreux villages : personne n’avait jamais entendu parler d’une telle grotte, ni d’un tel village. Il lui fallut plusieurs semaines avant de trouver un vieux chercheur, qui connaissait cette légende et c’était penché dans sa jeunesse sur le sujet.
- Une vieille grotte de cristal, près des ruines d’un village. C’est tout ce que j’ai vu. Mais l’accès en est bloqué. La porte est scellée par de la magie. Je n’ai donc pas pu y entrer.
- Pouvez-vous me dire par où aller ? demanda Gann.
- Bien sur, répondit le vieux, fouillant un tiroir. Attends un instant.
Il sortit une vieille carte poussiéreuse.
- Voilà, continua-t-il. Regarde. Nous sommes ici, et la grotte se trouve là.
Une grande distance séparait les deux lieux. Cent, deux cent, trois cent kilomètres, peu importait à Gann tant que l’endroit était le bon. Il aurait fait n’importe quoi pour atteindre son but.
- Marche en direction du Nord-Ouest, sans dévier, et tu y arrivera sûrement.
Gann le remercia et se dirigea vers la sortie.
- Attends, interrompit le vieux. Je… S’il te plait, veux-tu bien me rendre un service ?
- Lequel ?
- Eh bien, si tu trouves… Je veux dire… Si cette grotte, renferme bien un pouvoir… pourrais-tu revenir ? Pourrais tu me raconter ?
- Pas de problème, termina Gann, quittant la vieille demeure.
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| | sai | | Can you just... trust in me ? | | | 37 messages postés |
| Posté le 12-09-2004 à 12:19:13
| Trois mois plus tard…
Les premiers rayons de l’aube parvenaient jusqu’à la plaine inondée. En haut d’une colline, se dessinait clairement une silhouette. Recouvert de boue, les pieds en sang, un jeune garçon marchait en direction du soleil levant. Ses vêtements déchirés laissaient apparaître un corps sale, blessé, et une grande cicatrice parcourant son torse. Son épée à la ceinture, Gann continuait sa route, méconnaissable. Ses cheveux, ayant poussés, recouvraient maintenant son visage meurtri, qui s’illumina soudain ; devant lui se dressaient désormais les ruines si longtemps recherchées. Malgré son état, une faible aura magique entourait encore ce qui fut autrefois un village.
Comme tout le reste du monde, ce village s’était fait engloutir par les eaux. Rien ne poussait à croire que cet endroit fut un jour habité. Des tas de roches, les restes de cadavres, flottant sur l’eau… Tout dans l’ambiance de cet endroit sombre rendait le lieu morbide.
Gann sentait son cœur battre à toute allure. Malgré la peur, le garçon décida de faire face à ses émotions, et s’enfonça dans les ruines. Pourtant, il ne trouva rien, aucune trace d’une quelconque grotte. Et plus il avançait, plus l’eau était haute ; très vite, Gann du nager pour continuer.
"La grotte existe-t-elle vraiment ? se demanda-t-il. Cet homme m’aurait menti ? L’auteur de ce livre aurait aussi menti ?"
Gann chercha longtemps, mais la grotte ne semblait pas exister. Résigné, il laissa tomber cette idée. La nuit tombait sur la plaine et ses efforts faisaient naître la fatigue en lui. Aménageant un coin au sec, il décida de camper en ce lieu.
Gann ouvrit les yeux. La nuit était bien présente maintenant, mais il n’arrivait pas a dormir. La fatigue était partie. Un léger bruit de pas résonna au loin. Curieux, le garçon se leva. Dans l’obscurité, il ne découvrit qu’une sombre silhouette qu’il décida de suivre. Un faible rayon de lune éclaira légèrement le visage de cette personne. Gann pu distinguer un garçon, âgé de quelques années de plus que lui. Mais se baissant, le garçon disparu. Intrigué, Gann se rendit à l’endroit où le garçon avait disparu, devant un mur délabré. La lune éclairait, au sol, un petit cristal noyé. Se baissant à son tour, il tendit le bras et ramassa le cristal. Attiré à toute vitesse contre le mur, Gann traversa celui ci sans vraiment comprendre, arrivant dans un grotte. Des torches, accrochées aux murs, illuminaient la pièce.
Gann leva la tête. Le garçon, debout devant lui, le regardait bizarrement. Une sorte de grand drap lui entourait les épaules, laissant le bas de son ventre à nu. Un petit sac pendait à sa taille, accroché à l’une des trois ceintures qu’il portait. Maintenant ses cheveux en l’air, un bandeau entourait son front. Gann constata qu’une chaîne entourait son bras droit.
- Qui es tu ? Et que fais tu en ce lieu ? questionna l’étranger.
- Je m’appelle Gann… Et toi, qui es tu ?
- Je me nomme Ramsey. Je te conseille de vite quitter ce lieu.
- Et pourquoi devrais-je m’en aller ?!
- Tu n’as rien a faire ici.
- Justement ! J’ai quelque chose d’important à faire !
- Gann… Ce nom me dit quelque chose…
- Quoi ?!
- Oui, Gann… Te souviens tu de moi ?
Gann resta silencieux. Sans vraiment comprendre ce qu’il se passait, il voulait en savoir plus.
- Ta stupide mère, ne t’as donc jamais parlé de moi ?!
- JE NE TE PERMETS PAS ! MA MERE EST MORTE QUAND JE N’AVAIS QUE 10 ANS ! ET JE NE PERMET A PERSONNE DE PARLER D’ELLE COMME CA !
Détachant sa lame, Gann se précipita sur son ennemi. Quelques secondes plus tard, il était immobilisé. Une étrange chaîne lui entourait tout le corps.
- Veux tu que je te dises, pourquoi ta mère est morte ?
- Quoi ?!
- C’est moi qui l’ai tuée.
- QUOI ?!
- Mais je pensais qu’elle t’avais au moins raconté la vérité… Mon frère…
- QU’EST CE QUE TU RACONTE ?!
- Tu dois savoir ce qu’est un Masako… J’imagine que c’est pour cette raison que tu es ici… Tu veux Slicer, je me trompe ?
Ramsey stoppa l’étreinte de la chaîne. Sans pour autant bouger, Gann s’efforçait comme il le pouvait de garder son calme.
- Eh bien… continua le jeune homme, moi aussi. Je veux Slicer… Mais j’imagine que ta mère a fait de toi un bon garçon… Que tu veux devenir un ange… N’est-ce pas ?
Gann hocha lentement la tête.
- Contrairement à toi, c’est notre père qui m’a élevé. Je suis parti quand tu avais 4 ans. Je n’ai que deux ans de plus que toi, mais grâce à mon père, ma force est bien plus grande. Et je vais te le prouver sur le champ !
Un sourire s’installa sur le visage de Ramsey. Gann, quant à lui, ne pouvait plus se contrôler. La peur et la haine prenant possession de son corps, il se précipita vers son adversaire.
- ENFLURE ! JE VAIS TE CREVER !
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| Posté le 12-12-2004 à 16:49:35
| Gann sentait la fureur monter en lui un peu plus chaque seconde. Il arriva vite à coté de Ramsey qui ne bougea pas. En une fraction de seconde, Gann fut immobilisé. La longue chaîne entourait chaque partie de son corps, qui se recouvrait peu à peu de glace. En face de lui, Ramsey souriait.
- Tu es pathétique, souffla celui-ci.
Ramsey avança vers le mur, posant la main, il concentra son pouvoir, et disparu au travers, laissant Gann seul, toujours bloqué dans la glace. Dans sa prison, une larme chaude coula sur la joue du garçon, dont le sentiment de rage ne cessait d’augmenter.
La disparition de Ramsey avait dissipé les pouvoirs autour de la glace, ce qui permit à Gann de s’en échapper au bout de trois jours d’efforts. Il avait facilement réalisé la différence de niveau entre lui et son frère et s’était juré intérieurement de faire tout son possible pour rattraper cet écart. Et même s’il pouvait sans difficulté passer de l’autre côté du mur de la grotte, il ne savait pas ce qui se cachait, ni quand il serait amené à affronter à nouveau son frère et avait préféré s’entraîner pendant un certain temps aux alentours du village. Il passa ainsi deux mois entiers dans la forêt voisine au village, s’entraînant jour et nuit.
De retour de son entraînement, Gann n’était plus le même. Il avait grandement gagné en confiance, s’était amélioré mentalement et physiquement. Il se sentait à présent prêt.
Gann avança dans la grotte. Le bruit de chacun de ses pas se répéta en un écho multiple. Il tendit la main vers le mur : la main rentra dans le mur mais il l’a ramena brusquement vers lui. Il recommença, plongeant cette fois son corps entier vers le grand mur de pierre. La première impression qu’il ressenti était étrange, il avait l’impression de disparaître, de ne plus exister, de n’être plus qu’une ombre. Gann ferma les yeux. Il resta ainsi jusqu’il sente ses pieds toucher le sol. Quand il les rouvrit, il était debout dans une grotte, une caverne de cristal. Il remarqua que de l’eau lui arrivait aux genoux.
Gann avança dans l’obscurité de la caverne, et trouva rapidement la sortie. En voyant l’extérieur, sa seule réaction fut de rester bouche bée. Il se trouvait sur une île inondée, qui était la seule chose à dépasser de l’eau : aux alentours, un océan infini régnait sur tout l’horizon. Gann plongea la tête sous l’eau. Il ouvrit les yeux ; malgré l’eau qui lui troublait la vue, il distingua clairement un de ces nombreux villages construits sur pilotis, comme il y avait chez lui. Le village avait fini comme souvent, englouti sous l’eau.
Gann sortit la tête de l’eau. Il secoua ses longs cheveux trempés et regarda le décor : autour de lui, sur plusieurs centaines de kilomètres, aucun signe de vie ne semblait exister.
"Je suis venu ici pour trouver le pouvoir décrit dans le livre, pensa-t-il. Mais j’en ai besoin pour aller sous l’eau. Je ne peux pas quitter cette île, je suis bloqué ici… Autant faire marche arrière…"
Il retourna dans la grotte et toucha à nouveau le mur. Mais cette fois, rien ne se passa. Et malgré ses efforts, le mur restait infranchissable.
Gann ressortit. Il retourna sur l’île et réfléchit. Comment faire ? L’eau s’étendait sur tout l’horizon, impossible de partir à la nage. Et Gann ne savait même pas où il était. Fatigué, il s’allongea sur le sable humide. Un vent marin s’engouffrait dans ses cheveux trempés. Il passa plusieurs heures ainsi, réfléchissant à un moyen de quitter cet endroit.
Gann se leva brusquement. Il secoua ses cheveux et s’avança d’un pas décidé vers l’eau. S’assurant que sa Thunder Blade était bien accrochée dans son dos, il prit de l’élan, courut vers la mer et sauta. Il nagea ainsi loin de l’île plusieurs heures durant.
Le soleil se couchait sur l’horizon. Le ciel s’obscurcissait, l’eau se refroidissait, mais Gann restait insensible à la fatigue, sans doute grâce à son entraînement. Jamais il n’avait été plus décidé à atteindre son but, et sa rencontre avec Ramsey réveillait son courage.
Gann avait nagé pendant deux journées entières. Le ciel s’était couvert d’épais nuages gris, et la pluie tombait sur l’océan déchaîné. A la surface de l’eau, le corps du jeune homme évanoui flottait depuis plusieurs heures, bercé par les flots. Petit à petit, il coulait au fond de l’eau. La chute ne s’arrêta que lorsque Gann arriva tout le fond de l’océan.
- Gann, résonna une voix.
Un court silence s’ensuivit.
- Gann. Gann, réveille toi.
Le garçon ouvrit péniblement les yeux. Affolé, son premier réflexe fut d’essayer de remonter à la surface. Il se débâti, tenta de sauter, en vain : son corps, comme alourdi, ne pouvait pas bouger.
- Gann ! continua la voix. Gann, calme toi.
Mais Gann n’écoutait pas la voix. Il retenait sa respiration depuis plusieurs minutes, bougeant de manière à se libérer de ces eaux. L’air lui manquant, il respira malgré lui. Il sentit l’eau qui s’infiltrait dans ses poumons, les remplissant peu à peu. Ses yeux se fermèrent malgré lui, encore une fois, il perdit connaissance.
- Gann !
Cette fois, la voix était plus forte.
- Gann ! répéta-t-elle. Gann, réveille toi.
Gann ouvrit les yeux. La panique le prit une nouvelle fois.
- Gann calme toi !
Ses poumons se contractèrent, l’eau l’étouffait.
- Gann, si tu te calmes, tu pourras survivre. Sans cela, tu mourras.
Gann réfléchit une seconde. "Me calmer ? pensa-t-il. Me calmer…"
- Bien Gann. Maintenant, tu dois maîtriser ta respiration. Tu dois être capable de filtrer l’eau.
"Me calmer, répéta-t-il dans sa tête. Me calmer, je dois me calmer…" La voix continua :
- Maintenant, tu dois filtrer l’eau, récupérer l’oxygène. Tu dois être capable de filtrer…
"Filtrer l’eau ? pensa Gann."
- Oui… Tu dois filtrer l’eau pour en récupérer l’oxygène.
Gann se concentra comme il put, mais il n’arrivait pas à "filtrer" l’eau. Il étouffait chaque seconde un peu plus. Sa vue se brouilla, un voile noir s’installa en face de ses yeux qui se fermaient malgré ses efforts. Quelques secondes plus tard, les forces avaient abandonné le jeune garçon.
Allongé sur le dos, le corps de Gann était étendu sur la plage de sable près de la grotte, à moitié plongé dans l’eau. Ses yeux s’ouvrirent doucement. Gann se releva avec sursaut. Il se retourna, cracha un long filet d’eau et retrouva sa position initiale. "Que s’était-il passé ? Quelle était cette voix au fond de l’eau ? Comment se faisait-il qu’il soit encore en vie ? Comment avait-il atterrit sur l’île ?" Les questions défilaient dans sa tête à une allure folle. Des questions sans réponses. Il se relava, secoua ses cheveux trempés, puis leva la tête. Le ciel s’était dégagé, et le soleil réchauffait la plage de ses puissants rayons. "Comment faire ? pensa Gann. Pour retrouver la voix…".
Le jeune Masako avança doucement vers les petites vagues. Il hésita longuement, réfléchit puis se décida. Il avança vers l’eau, marchant jusqu’à ce que l’eau lui arrive au torse. Il nagea sur plusieurs mètres, puis plongea. Mais la pression de l’eau le remontait constamment à la surface.
Gann décida finalement de retenter sa chance comme il l’avait fait quelques heures auparavant. De la même manière, il termina sa course épuisé, au fond de l’eau. La voix retentit à nouveaux dans sa tête.
- Gann… Jeune imprudent…
Un court silence suivit ces paroles.
- Pourquoi es-tu revenu ? Tu n’es pas encore prêt…
Comme précédemment, Gann sentit l’eau lui rentrer dans les poumons. La sensation désagréable l’envahissait.
- Ta route sera encore longue… Mais tu ne dois pas te presser… Il ne faut pas brûler les étapes…
Maintenant, Gann n’entendait les paroles qu’à moitié. Ses forces l’abandonnaient peu à peu.
- Ne reviens que quand tu seras prêt… Je ne te recevrai qu’à ce moment là…
Gann était à moitié endormi. Ses yeux se voilèrent, un flash lumineux l’emporta. A son réveil, quelques heures plus tard, il se trouvait sur la berge. Le soir venait.
Assis sur le sable fin, Gann contemplait le coucher de soleil. Malgré la beauté du décor, il n’arrivait pas à chasser le sentiment de dégoût qui l’envahissait. Il avait l’impression de s’être démené pour rien. Apparemment, ses efforts n’avaient pas étés suffisants. Les questions se bousculaient dans sa tête et il commençait à s’égarer.
"Je dois encore m’entraîner… Je dois avoir une maîtrise totale de mon corps… De mes émotions… Ne pas me laisser emporter…" Et tandis qu’il repensait aux évènements de la journée, le soleil disparaissait au delà de l’horizon. La fatigue l’emporta au beau milieu de la nuit.
La mer scintillait aux premiers rayons du soleil. Le sable se réchauffait lentement, mais ce matin, aucun oiseau ne vint animer son réveil par un chant. Apparemment, aucun être ne semblait vivre dans cet endroit. Gann n’avait rien avalé depuis plus de vingt quatre heures, mais aucune sensation de faim ne lui parvenait. Seul l’entraînement comptait désormais.
Gann se leva. Il attrapa sa Thunder Blade, et marcha le long de la plage de sable fin. Prenant pour cible les rochers de la côte, tenta de les fendre. Quand il remarqua que ses capacités physiques ne lui permettaient pas une telle manœuvre, il redoubla d’efforts jusqu’à ce qu’il y parvienne. Au bout d’une semaine, il parvenait à briser la pierre. Mais l’entraînement ne s’arrêtait pas là. Il lui fallait de la précision dans ses mouvements. Et chaque jour, il frappait mieux. Il avait ainsi appris après un mois à utiliser une partie de ses capacités. Il maîtrisa ainsi rapidement plusieurs techniques redoutables.
Gann s’occupa ensuite de l’endurance. "Pour apprendre à respirer sous l’eau, il faut d’abord que j’apprenne à maîtriser ma respiration à l’air libre".
Les semaines passèrent, puis les mois. Gann répétait chaque jour ses mouvements, apprenant à maîtrises la foudre. Ses efforts se faisaient plus persistants chaque jour. Ils furent bientôt accompagnés de progrès considérables.
3
Le soleil se couchait sur l’île. La mer scintillait aux dernières lumières de la journée. Gann se tenait debout sur la côte, immobile et silencieux. Il réfléchissait. Cela faisait déjà deux ans qu’il avait quitté son village, que sa vie monotone avait pris un sens.
Gann s’assit, puis passa sa main sur son torse nu, le long de la grande cicatrice. Les derniers lambeaux de vêtement recouvraient ses jambes. Ses longs cheveux blancs, animés de reflets bleutés, tombaient à présent sur ses épaules. Il avait changé. Si ce n’était pas physiquement, sa manière de penser était bien différente. Il avait ouvert un nouveau regard sur le monde.
Il saisit sa lame, la porta près de son cou. Le temps d’un mouvement, les cheveux bleutés s’envolèrent pour retomber quelques instants plus tard sur le sable tiède.
"C’est demain le grand jour, pensa-t-il. Je ferai mieux de dormir".
Il s’allongea sur le sable et ferma les yeux.
A l’heure où l’aube colorait la plage, un silence lourd pesait dans l’atmosphère. Aucun oiseau n’avait plus animé les réveils de Gann depuis deux ans. La solitude prenait la place la plus importante dans son cœur.
Ce matin, en se levant, Gann comptait bien faire ses adieux à cette île perdue.
Gann rentra dans l’eau. Elle était glacée, il le sentait, mais la douleur ne lui faisait plus aucun effet. Il avança longtemps, nagea encore et encore, mais la fatigue ne semblait pas vouloir venir à bout de lui. Finalement, le soir venu, sentant qu’il était toujours en pleine forme, Gann plongea. Il descendit profondément sous l’eau, restant ainsi plusieurs minutes sans respirer. Mais la voix ne semblait pas vouloir venir. "Dans ce cas, il n’y a plus qu’une solution, songea-t-il". Il ferma les yeux, puis respira à pleins poumons l’eau qui l’entourait. Cette fois encore, malgré son contrôle, il sentit la panique tenter de monter en lui. Les sentiments humains, même affaiblis, ne peuvent pas être définitivement perdus. Mais, sans grande difficulté, Gann parvint à contrôler les effets de la panique. L’eau s’engouffrait dans ses poumons. Peu à peu, l’air commençait à manquer. La voix résonna, plus forte que jamais :
- Gann.
Les paroles devinrent un écho, puis finirent par disparaître.
- Cela faisait longtemps Gann. Tu as progressé. Tu es devenu fort. Mais es-tu prêt à accomplir ta quête ?
Gann résistait au manque d’oxygène tant bien que mal. Ses poumons se contractèrent douloureusement.
- Gann, je sens une grande force en toi. Tu es devenu comme je t’imaginais. Mais Gann, sais-tu qui je suis ?
Cette phrase résonna dans la tête du jeune homme qui perdait soudain le contrôle de ses pensées. Il avait écouté cette voix, lui avait fait confiance, mais après tout, il ne la connaissait même pas. Il ne savait rien d’elle. Comme si elle avait lu ses pensées, la voix répondit à la question muette :
- C’est normal Gann. Tu as peut-être oublié ma voix, mon visage, mon odeur, mais jamais tu ne m’oublieras. Même si tu ne le sais pas, tu te souviens de moi.
Les images défilèrent soudain dans la tête du garçon. Une femme, présente durant toute son enfance, une femme, mais il n’en voyait pas le visage. Ses yeux s’écarquillèrent. Il ouvrit la bouche pour parler, mais seules quelques bulles d’air en sortirent.
- Aujourd’hui tu es prêt. Alors, je vais te léguer ce pouvoir, mon pouvoir.
Le garçon ressentit une étrange sensation. Ses poumons se décontractèrent, l’oxygène y pénétra. Une douleur percuta son torse durant une seconde, puis, plus rien. Etrangement, il respirait, sous l’eau. Il avait réussi à maîtriser l’eau pour en tirer l’air qu’elle contenait. Cette fois-ci, il ouvrit la bouche, et articula sans difficulté :
- MAMAN !
- Mon enfant, répondit-elle d’une voix douce. Maintenant, tu dois partir. Recherche le continent disparu sous les océans, et trouve Slicer.
« Trouve Slicer ». Ces mots résonnaient dans la tête du garçon. Déjà, la vieille lui avait dit. Gann hocha positivement la tête.
- Tu as raison ! Je vais trouver Slicer.
Un violent choc le propulsa hors de l’eau. Il regagna la petite île rapidement. Gann sortit la tête de l’eau et secoua ses cheveux trempés qui éclaboussèrent le sable. Le soleil brillait, et toujours, le silence pesait dans l’atmosphère. C’était la dernière fois, la dernière fois qu’il vivait sur cette île mystérieuse. Une légère nostalgie caressa son âme. Il pensait. Il aurait tant aimé retrouver son village, reprendre sa vie telle qu’elle était avant l’attaque. La voix de sa mère le sortit de sa rêverie.
- Maintenant, Gann, tu dois repartir.
Gann vit les flots disparaître, puis le sable l’engloutir, tandis que l’île s’effaçait peu à peu.
Gann s’écrasa lourdement sur le sol. Lorsqu’il ouvrit les yeux, il compris qu’il était retourné dans la grotte servant de passage, mais en s’approchant du mur, il constata que le chemin était fermé. Il décida donc de repartir. Les souvenirs se bousculaient dans sa tête. Il revoyait principalement sa rencontre avec son frère, Ramsey, et son impuissance devant une telle force. Finalement, le garçon se trouva hors de la grotte. Une faible lueur éclairait partiellement les ruines, le vent agitait ses cheveux et, au loin, il parvint à entendre le chant des oiseaux. Cet insupportable silence n’était à présent plus qu’un souvenir, il était enfin revenu dans son monde, et malgré son amertume, une lueur de bonheur naissait au fond de son cœur.
Malgré les faibles rayons de soleil, son ombre s’allongea, dépassant de plusieurs mètres sa taille. « Les Nekos sont de retour » pensa-t-il, et d’un mouvement souple et rapide, l’épée s’enfonça dans la grande ombre. Celle-ci se sépara en plusieurs petites taches sombres remuantes sur le sol et les Nekos prirent enfin forme. D’un geste de la main, Gann fit trancher un éclair. Une dizaine de ces petites créatures s’évaporèrent, laissant place à une fumée noire qui se dissipa bien vite.
La lueur pâle des rayons de soleil qui traversaient péniblement la masse nuageuse grise annonçaient la fin de la journée. Une pluie fine balayait le visage de Ramsey qui scrutait les environs d’un regard perçant. Ses longs cheveux retombaient à présent le long de sa nuque et masquaient son front. Une grande cape brune recouvrait ses épaules que la longue chaîne entourait. A l’horizon, on entendit gronder le tonnerre. Un éclair frappa au loin et Ramsey disparut.
Après deux ans, il l’avait enfin retrouvé.
Les ombres noires n’étaient maintenant plus qu’une légère brume ténébreuse. Gann accrocha son épée à sa vieille ceinture. L’air semblait s’être rafraîchit et un vent froid soufflait, accompagné d’une pluie devenue glacée.
- Te voila enfin, siffla une voix rauque. Je t’ai longtemps attendu… Tu as donc retrouvé ta chère mère…
Gann resta un instant silencieux, une main posée sur la garde de la Thunder Blade.
- Mais pourquoi… ? Oui, pourquoi n’es-tu pas restée avec elle ?!
Le temps d’un souffle, une ombre se précipitait vers lui. Une ombre fine, fendant l’air. Gann saisit son arme en un instant et trancha dans cette direction. Une longue chaîne de fer vint s’enrouler autour de la lame. « Ramsey !!! », sursauta-t-il. Le souffle du vent se glaçait un peu plus chaque seconde. La tension montait vite. De petites étincelles électriques crépitaient autour de la lame, empêchant ainsi à la glace de se répandre. Gann eut un geste brusque : la chaîne quitta sa cible et retourna s’engouffrer dans les ténèbres.
- Aurais-tu peur ?
Une lune blafarde éclairait maintenant le ciel vide. Dans l’obscurité se dessinaient difficilement les contours de l’homme. Il avait à présent une vingtaine d’années, mais semblait bien plus âgé. Une odeur de sang s’installait à présent dans l’air. La longue chaîne apparut à nouveau, plus rapide que la première fois. Un saut permis à Gann d’esquiver l’attaque. L’arme continua son attaque effrénée et, malgré les esquives, termina sa course dans l’épaule de Gann. La douleur lui arracha un cri rauque. La chaîne se terminait en une pointe extrêmement pointue. Le métal était froid, et Gann vit sa peau prendre soudain une couleur blanchâtre, teintée de bleu. Le gel. Une légère couche de cristal glacé prenait forme tout autour de la plaie. Pour seul réflexe, le garçon frappa un grand coup sur la chaîne. Sous le choc, celle-ci se décala sur le côté, agrandissant encore plus la blessure. Gann hurla une nouvelle fois. Le sang coulant le long de son bras gauche gelai sur sa peau tandis que quelques gouttes parvenait à toucher le sol. Chaque respiration lui arrachait une grimace. L’air gelait dans ses poumons, provocant une douleur des plus atroces. La lame de la chaîne se retira soudain, arrachant un flot de sang qui dégoulina sur le sol.
L’image de Ramsey apparut enfin clairement à ses yeux. Son visage creux n’exprimait plus rien. Ses yeux, semblables à deux fentes horizontales, n’évoquaient que l’envie de meurtre. Ses cheveux bruns recouvraient son front et glissaient le long de sa nuque. D’étranges tatouages recouvraient ses longs bras nus. Il ne ressemblait en rien au Ramsey que Gann avait rencontré deux ans auparavant. Il était si différent… Mais pourtant, c’était bien lui. Le souffle glacé transperça les poumons du jeune homme dont la vue se troubla soudainement. Il manqua de s’effondrer sur le sol, parvenant tant bien que mal à se maintenir sur ses genoux. Les images tournoyaient devant lui, ses yeux se fermèrent instinctivement. La respiration pesante de Ramsey résonnait dans sa tête. Pire que le silence. Des bruits de pas avancèrent vers lui. Il leva douloureusement la tête, mais ses yeux demeurèrent clos.
Le coup de pied qu’il reçut lui remit les idées en place. Il secoua la tête, se releva lentement. Une brise glacée le frappa en plein fouet à l’instant où son frère leva la main. La chaîne de glace, sortant de sa paume, avait manqué en le frôlant de le geler de l’intérieur. Gann attrapa sa Thunder Blade. Le temps qu’il lui fallut pour dégainer sa lame serait imperceptible à n’importe quel humain mais suffit amplement à Ramsey pour porter un second coup. La pointe aiguisée de la chaîne vint se planter dans l’épaule de Gann. Celui-ci ne bougea pas, ne cria pas. Il surmonta la douleur et dégagea l’arme avec sa lame. Soudain, il disparut. Ramsey resta immobile. Gann réapparut derrière lui une fraction de seconde après sa disparition, porta un coup dans la nuque de son adversaire. La Thunder Blade dévia. Des petits cristaux de glace recouvraient la lame.
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| | sai | | Can you just... trust in me ? | | | 37 messages postés |
| Posté le 21-12-2004 à 21:27:58
| Le combat dura plusieurs heures. Les deux garçons n'arrivaient pas à se départager, pourtant, Gann sentait son pouvoir baisser, tandis que celui de son frère ne semblait pas faiblir. Les deux armes s'entrechoquaient à une vitesse hallucinante, les mouvements invisibles fendaient l'air. La tension montait pour Gann, et un instant d'innatention de sa part lui aurait été fatal. Malgré ses efforts, ce qui devait arriver arriva. Le jeune homme ne parvint pas à bloquer une attaque adverse. La chaîne s'enfonça dans son ventre, réveillant son ancienne cicatrice. Son sang coulait abondamment sur le sol tandis que son corps se glacait. Il aurait pu se dégager, s'il en avait eu la force. Mais bientôt, le froid dégagé par la chaîne l'empêchait de bouger. Il ne pouvait plus faire qu'une chose, souffrir, et attendre la mort. La chaîne rentrait dans son corps, il sentait son contact glacé contre ses organes. Jamais il n'avait ressentit pareille douleur, tandis qu'un sourire irradiait le visage de son frère.
- Souffre! Souffre fils de chien! Et crève! L'amour de ta mère ne t'aura rien apporté de plus que la mort!
Lorsque la chaîne se retira, accompagnée d'une gerbe de sang devenu bleuté, Gann s'écroula sur le sol. Ramsey s'en alla, constatant la mort du garçon.
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Le corps de Gann gisait encore au sol alors que Ramsey était déjà partit. Mais il n'était pas mort. Son entrainement l'avait préparé à survivre. Pourtant, il ne pouvait plus rien faire. Encore quelques heures de souffrance et c'était fini. Seule la douleur parvenait à le maintenit éveillé. Il ne devait plus lui rester une goutte de sang dans le corps. Alors, pourquoi, se disait-il. Pourquoi suis-je encore en vie, par terre? Je préfèrerais mourir...
Il émit malgré lui un râle rauque. Ses yeux se fermèrent. La sensation de douleur se dissipait peu à peu. Je suis mort? pensa-t-il. Enfin... Je quitte ce monde sans grand regret...
Mais à cet instant, une voix résonna. Celle de sa mère.
- Non Gann. L'heure n'est pas encore venue.
- Maman...
- Si tu meurs, Ramsey n'aura plus aucun mal à trouver Slicer. Et le monde sombrera dans le chaos. Si tu abandonnes maintenant, alors tu n'es pas digne d'être mon fils, d'être un Elu.
- Mais je ne veux pas être l'Elu...
- Tu n'as pas le choix mon enfant...
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Gann entrouvrit les yeux. Tout était noir. La douleur était revenue. Il constata que son ventre était ouvert, le vidant de ses dernières gouttes de sang. Mais il ne pouvait plus voir. Il ne pouvait pas voir ses boyaux saillir, mais il le ressentait. Il tourna la tête et vomit. Le gel qui courait encore en lui avait gelé les sens. Il ne pouvait que ressentir la douleur lui traverser le corps.
Il n'entendit pas le bruit de pas qui s'avançait vers lui. Il ne vit pas la silhouette qui se penchait sur lui. Il ne réalisa pas. Mais il sentit quelque chose pénétrer sa plaie, une main qui rentrait dans son ventre. La douleur s'intensifia. Elle était insupportable. Quand la main se retira, la douleur se dissipa. Il ne sentit plus rien. Son corps subissait les effets du dégel. Il pouvait à présent bouger. Sa main se porta instinctivement sur sa plaie. Seule l'ancienne cicatrice demeurait. Sa vue, brouillée d'abord, revint progressivement. Il entendait a présent sa propre respiration, saccadée.
Il découvrit finalement, au dessus de lui, un homme. Non, pas un homme, un ange. Il portait dans son dos une paire d'aile blanches aux reflets bleus.
- Mon nom est Caim, prononça-t-il d'une voix neutre. Je suis envoyé par votre mère. Je deviens votre protecteur à partir d'aujourd'hui et jusqu'à l'achèvement de votre quète.
Message édité le 02-01-2005 à 22:04:29 par sai
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| | sai | | Can you just... trust in me ? | | | 37 messages postés |
| Posté le 02-01-2005 à 22:05:39
| 4
- Il y a un élu, et il a fallut que ce soit moi...
- Ce n'est pas tout à fait vrai.
- Comment ça ?
- Dans le monde, il y a beaucoup de Masakos. Certains même l'ignorent. Ramsey, votre frère, fait partie des élus. Mais il est certain que votre cas est particulier. Votre mère tient beaucoup à ce que vous réussissiez. Elle m'a ordonné de venir vous protéger, cela veut dire que, tant que je serai près de vous, vous serez immortel.
Gann soupira. Il ne parvenait pas à comprendre les motivations de sa mère. Malgré son entrainement intensif, il gardait un gout amère de sa défaite.
- Je suis si faible...
- Détrompez vous. Vous être sans doute l'un des plus forts de ce monde.
- Ramsey...
- Ramsey ne fais plus partie de cette catégorie de valeur de force, coupa l'ange. Ramsey peut se voir comme une antité. Un ange suprême aurait sans doute du mal à le battre.
- Alors, pourquoi ma mère n'envoie-t-elle pas des anges à sa poursuite ? A plusieurs, ils pourront le battre.
- Seul un Masako peut vaincre un Masako. C'est une règle inviolable. Le sang d'un Masako le protège de toute mort. A une exception. Si la mort lui est donnée par un Masako.
- Donc je dois tuer Ramsey ?
- Oui.
- Mais je ne peux pas, je ne suis pas assez puissant...
- Trouvez Slicer.
Gann maintenu un court silence, puis Caim continua :
- Sans Slicer, cette quête, aussi noble soit elle, est perdue d'avance. Avec Slicer, votre pouvoir sera démultiplié, vous deviendrez invincible, vous surviverez, jusqu'à votre transformation.
Gann réfléchit un instant. Le crépuscule marquait la fin de la journée.
- Je vais dormir, conclut-il.
La nuit passa, mais il ne parvint malgré tout à trouver le sommeil.
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| | sai | | Can you just... trust in me ? | | | 37 messages postés |
| Posté le 06-02-2005 à 20:41:39
| - Qu’est-ce…
Gann s’était levé de bonne heure, accompagné de l’ange Caim. Ils avaient marché toute la matinée jusqu’à quitter la zone de l’ancien village elfique. Car elle était la seule épargnée. En effet, l’eau avait ravagé le décor, inondé les villages et noyé les plaines.
- Alors…La guerre n’est pas terminée…
- Elle est loin d’être terminée, répondit l’ange.
- Il faut faire quelque chose pour arrêter ça !
- Il n’y a qu’une seule chose à faire. Trouver Slicer.
Gann ne répondit pas. Il savait que c’était la seule solution, mais comment pouvait-il faire ? Cela faisait déjà deux ans qu’il était partit en quête de Slicer mais ses recherches n’avaient pas progressées. Il savait que l’arme se trouvait au fond de l’eau, dans une ville noyée…
- Quoi ?! s’exclama-t-il.
- Qui a-t-il ? demanda Caim.
- Je crois… Je crois que je sais… Slicer se trouve dans une ville noyée, c’est ce que j’ai appris avant de partir m’entraîner. Mais alors, ces villes étaient rares. Maintenant, c’est ce monde qui est noyé. Les villes sauves doivent être plus qu’introuvables. Il n’y en a sûrement pas plus d’une dizaine. Je pense que… Oui, je dois retourner dans ma ville natale. Ici, l’eau laisse encore paraître les anciennes habitations. Mais chez moi, déjà avant, les inondations étaient un risque à ne pas négliger.
- Je comprends. Alors, vous pensez que Slicer se trouve dans votre ancienne ville ?
- Oui. Mais… nous en sommes loin, très loin, et y aller par la nage s’avère extrêmement difficile.
Le jeune Masako fixa un instant le ciel gris d’où l’eau coulait en abondance.
- Je sais… Nous allons voyager par les airs.
- Oubliez cette idée. Avec cette pluie, même moi je serai en difficulté. De plus, une tempête violente s’annonce.
- Justement ! Nous allons utiliser cette tempête, et voyager par le moyen le plus rapide qui existe !
- A quoi pensez vous ?
- Eh bien… La foudre.
La nuit été tombée sur les plaines inondées. Seules les montagnes lointaines n’avaient pas succombées aux désastreuses pluies. Gann et l’ange étaient sur l’une d’elles. Le jeune homme avait préparé son pouvoir, rassemblé ses forces et fait appel à la foudre plusieurs fois, pour habituer son corps à une haute décharge. Il n’était pas sûr que son corps supporte le voyage, mais peu lui importait. Caim trouverai Slicer à sa place et détruirais Ramsey.
"Ramsey, pensa-t-il. Pourquoi faut-il que nous soyons ennemis. Pourquoi ? Mon frère, même si je ne te connais pas… Nous sommes du même sang… L’idée d’un tel affrontement me fait peur, malgré tout…"
Lorsque la lune disparut complètement derrière les nuages, Gann se leva. Il saisit la Thunder Blade. Il avait toute la nuit durant préparé son esprit à une mort certaine. Il s’était persuadé que sa souffrance ne valait pas celle du monde. Debout près de l’ange, il leva sa lame vers le ciel et condensa son pouvoir. Des étincelles s’échappaient de tout son corps, tandis qu’une étrange impression de puissance montait en lui. De petits éclairs grimpaient sur lui, l’escaladaient jusqu’à rejoindre l’arme. Une lumière blanche naquit alors. Gann ferma les yeux.
Un bruit assourdissant frappa les plaines alentours, tandis qu’un énorme éclair lumineux foudroyait la montagne. La foudre avait déchiré le ciel noir et détruit tout ce qui se trouvait au sol.
Gann ouvrit les yeux. Une douleur extrême parcourait chacun de ses membres. Mais il était vivant. Il se rendit alors compte qu’il était dans les bras de l’ange, porté à plusieurs mètres au dessus de la surface de l’eau, à travers de laquelle il percevait à peine les premières ruines noyées. La pluie, quant à elle, avait cessé.
- Si seulement je pouvais voler par moi même… soupira-t-il.
- Vous le pouvez, répondit l’ange.
- Comment ?
- Il suffit de vous concentrer… Ne pensez qu’à créer des ailes et elles apparaîtront.
- Eh bien…
Gann se concentra sans succès.
- Je ne peux pas…
L’ange s’envola alors plus haut. Il monta dans le ciel avec une extrême rapidité, et, une fois en haut, lâcha Gann qui entama une longue chute.
"Il est fou ! pensa-t-il. Je vais tomber dans l’eau et… D’une telle hauteur, je suis déjà blessé, je vais me briser e cou !"
- NOOOOOOOOON !
En un éclair, elles apparurent. De grandes ailes blanches, sur lesquelles couraient de l’électricité. A moins d’un mètre de l’eau, Gann se propulsa. Il resta bouche bée de son exploit. Caim redescendit.
- Je vous l’avais dit…
- Bien, souffla Gann encore sous l’émotion. Nous allons pouvoir réfléchir plus librement ce que nous allons faire.
- Nous ferions bien d’attendre que le jour se lève. L’eau est plus noire que le ciel, nous ne pouvons rien voir.
- Oui, c’est vrai, attendons demain…
L’aube paraissait à peine lorsque Gann se réveilla. Une pluie fine caressait alors son visage. Ils avaient finalement trouvé un coin en altitude, assez haut pour les porter à l’abri de l’eau.
- Oh, remarqua Gann. C’est étrange…
- Qu’est ce qui est étrange ?
- Eh bien… Les Nekos noirs ne me poursuivent plus.
- La foudre les a sûrement effrayés.
- C’est possible… En tout cas, c’est positif. Nous allons pouvoir plonger sans soucis vis à vis d’eux.
- Je regrette, mais je ne pourrais vous accompagner.
- Comment ça ?
- Je ne peux pas plonger. Je suis un ange du ciel, pas un esprit d’eau.
- Ah… Je comprends…
Gann s’arrêta de bouger. Une lame noire lui transperçait le dos, ressortant par sa poitrine avec une gerbe de sang.
- Qu’est ce que… ? souffla-t-il.
- Un tueur ! Un envoyé des ténèbres !
L’ange eut vite fait de détruire la créature sombre derrière Gann. Elle se dissipa avec une épaisse fumée noire, tandis que Gann s’écroula sur le sol. Il sentait alors son sang se déverser sur le sol. Il avait froid. C’était la même sensation qu’il avait éprouvée lors de son combat contre Ramsey. Il ouvrit difficilement les yeux. Il ne vit pas l’ange. Une nouvelle fois, une sensation étrange le parcourus. Une douleur extrême. Et soudain, il eut chaud, extrêmement chaud. Une chaleur intérieure qui s’épanouissait en lui, tandis qu’un sang nouveau coulait dans ses veines. La plaie se referma, et avec un cri de douleur, il ferma les yeux. Il les rouvrit instantanément. Par instinct, il sauta sur ses pieds et ramassa au sol son arme. Caim se battait contre d’autres créatures. Des Nekos, mais pas seulement. Il y avait une armée entière contre l’ange qui semblait en difficulté. Gann se propulsa en avant et détruit les ombres sur son chemin à une vitesse incroyable. Ils devenaient une vapeur noire, laissant place à d’autres adversaires.
Un cri retentit. Dans le ciel, Caim tombait d’une hauteur fulgurante. Gann déploya ses ailes et s’envola. La rage montait en lui tandis qu’il rattrapait l’ange à la volée, et le prenait dans ses bras. De son épaule perforée coulait un sang argenté. Gann le déposa sur l’îlot, et avant que les ombres ne l’aient atteint, il déchira la manche de Caim pour lui enrouler autour de la blessure, puis créa un champ de protection avec de l’électricité.
Le tonnerre grondait au loin, plus proche chaque seconde. Il émanait de Gann une aura destructrice. Une rage extraordinaire été monté en lui. D’étranges symboles se dessinaient sur son torse nu, tandis que les ailes grandissaient. En un mouvement, il trancha de sa lame une cinquantaine d’ombres. Des lames fusèrent sur lui, aucune ne l’atteint. Ses ailes tranchèrent également les créatures du mal. Et malgré leur nombre, peu de temps après, il n’y en avait plus.
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